"And shall I die, and this unconquered?": Marlowe's Inverted Colonialism.
Lisa Hopkins, Sheffield Hallam University.
[English | French]New Pleasures Prove: Evidence of Dialectical Disputatio in Early Modern Manuscript Culture.
Margaret Downs-Gamble, Virginia Tech.
[English | French]England as Israel in Milton's Writings.
John K. Hale, University of Otago.
[English | French]
"And shall I die, and this unconquered?": Marlowe's Inverted Colonialism.
Lisa Hopkins, Sheffield Hallam University.
Critical attention has often been drawn to Christopher Marlowe's choices of exotic, far-flung locations for the adventures of his heroes, and also to the ways in which Marlowe's fictional world intersects with actual Renaissance geographical discoveries and attitudes. Tamburlaine, Doctor Faustus, The Jew of Malta and Dido, Queen of Carthage are not only set abroad; they all dramatise (or, in the case of Doctor Faustus, pointedly allude to) that typical Renaissance act, colonisation. In this essay, I want to focus on two linked, and richly suggestive, elements of Marlowe's depiction of what it is like to travel "in another country"--the first is the plays' emphasis on female as well as male experiences and values and, the second, their reversal of the processes normally inherent in the possessing colonialist gaze--to make it clear that the alien object at which we think we stare in fact reflects us back to ourselves, and illuminates the stranger within us."And shall I die, and this unconquered?": Marlowe's Inverted Colonialism.
Lisa Hopkins, Sheffield Hallam University.
Les critiques ont souvent fait porter leur attention sur le fait que Christopher Marlowe choisissait pour les aventures de ses héros des lieux exotiques et lointains, et aussi sur le fait que le monde des fictions de Marlowe recoupe des découvertes et des attitudes géographiques réelles de la Renaissance.
En effet, non seulement Tamerlan, Le docteur Faust, Le Juif de Malte and Didon, reine de Carthage sont situés à l'étranger, mais ils mettent aussi en scène cet acte typique de la Renaissance, la colonisation --ou bien ils y font précisément allusion, comme dans Le docteur Faust. Dans cet essai, je désire me concentrer sur deux élements liés et amplement suggestifs de la description par Marlowe de l'expérience du voyage dans "un autre pays", pour mettre en évidence le fait que l'objet étranger que nous pensons observer nous renvoie en réalité un reflet de nous-mêmes et met en lumière l'étranger qui est en nous. Les deux éléments concernés sont, premièrement, l'accent mis par ces pièces sur les expériences et les valeurs du voyage chez les femmes aussi bien que chez les hommes, et deuxièmement la façon dont elles renversent les processus normalement inhérent au regard colonialiste possessif.New Pleasures Prove: Evidence of Dialectical Disputatio in Early Modern Manuscript Culture.
Margaret Downs-Gamble, Virginia Tech.
Thomas Fuller first related the legend that Sir Walter Ralegh used a diamond to etch the words, "Fain would I climb, yet fear I to fall," on a window pane at Court where Elizabeth I could not fail to see them. As the story goes, the Queen answered Ralegh in rhyme with the corrective "If thy heart fails thee, climb not at all" (Fuller 261). More than a telling vignette of the insecurities of Court life, the narrative of this verse exchange serves to foreground the dialogic nature of poetic practice in the Renaissance. Because dialogue is in some sense circumscribed by the immediacy with which an exchange can occur, it should not be surprising that the flowering of dialogic verse occurred within a manuscript culture. But manuscript transmission alone does not account for the variety of practices evinced by early modern manuscripts. The forms of their communicative acts were determined by Renaissance emphases on rhetoric and dialectic. However ritualized the practice may appear, and however stylized, poetry served a primarily communicative function.New Pleasures Prove: Evidence of Dialectical Disputatio in Early Modern Manuscript Culture.
Margaret Downs-Gamble, Virginia Tech.
Thomas Fuller a été le premier à rapporter la légende selon laquelle Sir Walter Ralegh a utilisé un diamant pour graver les paroles "Que j'aimerais monter, si je ne craignais la chûte", sur une vitre de la Cour, à un endroit où Elisabeth Ière ne pouvait manquer de les voir. Si l'on en croit l'histoire, la reine a corrigé Ralegh en lui répondant en vers: "Si le coeur te manque, ne grimpe pas" (Fuller 261).
Plus qu'une vignette révélatrice sur l'insécurité de la vie à la Cour, le récit de cet échange de vers sert à mettre en avant la nature dialogique de la pratique poétique à la Renaissance. Du fait que le dialogue est en un certain sens défini par la rapidité avec laquelle l'échange doit pouvoir se passer, il ne faut pas s'étonner que la floraison de la poésie dialogique s'est produite dans le cadre d'une culture manuscrite.
En revanche, la transmission manuscrite ne peut à elle seule rendre compte de la diversité des pratiques dont témoignent les manuscrits de la période moderne. La forme des actes de communication était déterminée par l'insistance que la Renaissance faisait porter sur la rhétorique et la dialectique. Quelle que soit l'apparence ritualisée, et même stylisée, de cette pratique, la poésie remplissait au premier chef une fonction de communication.England as Israel in Milton's Writings.
John K. Hale, University of Otago.
By surveying Milton's use and non-use of certain biblical images, this essay records his loss of political innocence, and also something of his pluralism. In doing so, it shows in action his view of the relation between church and state. It charts his implied view of Isaiah Berlin's two concepts of liberty -- negative and positive, the absence of external constraints as opposed to spiritual fulfilment or self-realization -- to conclude that Milton favours the first for the sake of the second. He drew the corollary, that freedom mattered last as well as first. He was, in short, a more consistent thinker than is often acknowledged.England as Israel in Milton's Writings.
I move toward these conclusions rather gradually, for two reasons. First, it is worth illustrating from the writings and speeches of Milton's contemporaries how much more moderate Milton's political imagery from the Bible was than that of many with whom he shared political and religious commitments. The imagery needs substantial quotation for the reader to recognise its dynamism, and to accept that it was used widely, not only by religious cranks and the weak-minded. Secondly, I survey Milton's own writing quite widely, not only to show where he does share the fervour of the sectarians but also to illustrate the degree to which he does not share it even though the occasion and subject might have seemed to suit such fervour.
John K. Hale, University of Otago.
En examinant l'usage ou l'omission de certaines images bibliques, cet article retrace sa perte d'innocence (politique), et aussi une part de son pluralisme. On montre à l'oeuvre sa conception de la relation entre l'Église et l'État. En présupposant qu'il partage la conception des deux concepts de la liberté selon Isaiah Berlin --la liberté négative et la liberté positive, l'absence de contraintes extérieures par opposition à l'accomplissement ou à l'épanouissement spirituel-- on conclut que Milton préfère la première au nom de la seconde. Il établissait un corollaire selon lequel la liberté était à la fois la dernière et la première chose qui comptait. C'était un penseur plus cohérent qu'on ne le reconnaît la plupart du temps.
J'avance progressivement vers ces conclusions, pour deux raisons. Premièrement, il importe d'illustrer par des exemples tirés des écrits et des discours d'autres auteurs à quel point les images politiques que Milton tirait de la Bible étaient plus neutres que celles de bien des gens dont il participait les engagements politiques et religieux. Il est nécessaire de citer un grand nombre d'exemples de ces images pour que le lecteur comprenne leur dynamisme, et accepte l'idée que leur utilisation était très répandue (et pas seulement chez les excentriques et les faibles d'esprit). Deuxièmement, je me livre à un examen très large des écrits de Milton, non pas simplement afin de montrer sur quels points il partage la ferveur des militants des sectes, mais aussi pour faire ressortir à quel point il ne la partage pas, bien que l'occasion et le sujet aient pu sembler le justifier.